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La commanderie de Paulhac, berceau des chevaliers de l’Ordre du Temple en Creuse

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La commanderie de Paulhac a été bâtie vers l’an 1200 par les chevaliers de l’Ordre du Temple, plus communément appelés Templiers. Cet édifice où séjournaient les moines-soldats était le plus important de la région limousine et il est possible de le visiter tous les jeudis de l’été.

“La commanderie de Paulhac est témoin du passage des Templiers en Creusesurtout par les messages qui sont inscrits sur les murs et taillés dans la pierre. Des messages d’abnégation pour les Templiers, pour les pèlerins ou pour le commun des mortels” explique Françoise Devernin, guide-conférencière à l’Office de tourisme Monts et vallées Ouest-Creuse. Tous les jeudis de l’été à 10h30, elle assure une visite de la commanderie de Paulhac à Saint-Etienne-de-Fursac (Creuse).

Une commanderie était la demeure de moines-soldats. En l’occurrence ici, celles Templiers. C’est là qu’ils venaient, quand ils n’étaient pas au combat, pour cultiver la terre notamment. Pour la visiter en compagnie de Françoise, il faut prendre contact avec l’Office de tourisme de Fursac pour réserver.

Des fresques murales témoins du passage des Templiers en Creuse

“Il y a un calendrier mural derrière l’autel, qui ressemble à une bande-dessinée. C’était le calendrier des champs” raconte Françoise devant un groupe de vingt passionnés. D’autres dessins sont représentés sur le mur comme la célèbre croix rouge propre à l’Ordre du Temple. Pour le reste, le Christ est mis en scène mais aussi des moment de la vie quotidienne.

Parmi les curieux du jour, il y a Simon, un retraité venu de Bonnat pour l’occasion. Alors que l’ensemble du groupe admire les fresques murales, lui n’a qu’une question à la bouche. “Elle est de quand cette échelle au sol ?”demande-t-il à Françoise, la guide avant d’enchaîner : “vous vous rendez compte de comment dresser ça ? Ça doit peser un âne mort !”. Et malgré le fait qu’il reste seulement une église et une chapelle sur le domaine, Simon est quand même content d’être venu. Il ironise : “c’est plus intéressant de venir ici que d’aller voir la Joconde en plein milieu de la foule”.  

Cette commanderie était l’une des plus importantes de la région limousine qui en comptait une quinzaine. Celle de Paulhac a été bâtie vers l’an 1200 et a été le théâtre de l’implication des Templiers dans notre département. Avant de disparaître au début du XIVe siècle après avoir été chassés par le roi de France, Philippe le Bel, et le Pape, Clément V.

Et si vous ne souhaitez pas vous en arrêter là avec l’histoire des Templiers en Creuse, vous pouvez également visiter la commanderie de Lavaufranche dans le Nord du département.

  • Pour les moins de 12 ans, la visite coûte 3 euros. Il faut ajouter un euro symbolique supplémentaire pour les autres.

Par Bastien Thomas, France Bleu Creuse

La fin des travaux de restauration du château de Quéribus

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Le chantier aura duré sept mois. Le château cathare de Quéribus, à la frontière entre l’Aude et les Pyrénées-Orientales, a subi une cure de jouvence. Un chantier indispensable pour ce site qui date du Xe siècle.

Les visiteurs ont pu redécouvrir ce mardi le château de Quéribus après sept mois de travaux. Un chantier périlleux en raison de la localisation du château cathare : en haut d’une falaise, à 728 mètres d’altitude.

Des maçons alpinistes !

Il a fallu utiliser des hélicoptères pour acheminer le matériel nécessaire (eau, chaux, sable, etc..) au pied de l’édifice. Parmi les travaux réalisés : le rejointoiement des murs. Pour Bruno Schenck, premier adjoint au maire de Cucugnan “c’était impératif. On pouvait passer la moitié du bras entre les pierres ! Cela n’avait jamais été fait depuis des siècles.” Il a aussi fallu s’occuper de plusieurs voûtes. Celle entre le corps de logis et le parvis du donjon a été refaite à l’ancienne, avec des moellons, et l’autre a été réalisée avec des pierres de taille travaillées sur place.

Le chantier a été compliqué techniquement. Un seul mot d’ordre: respecter l’architecture médiévale de l’époque. Ce sont des maçons spécialisés qui s’en sont chargés, des maçons alpinistes accrochés à la façade pour certains travaux, comme sur le donjon.

Bruno Schenck, l’adjoint au maire de Cucugnan est fier du résultat: “c’est un vrai bonheur d’avoir réalisé ce chantier, c’est essentiel pour le maintien du patrimoine. Le dossier en vue d’un classement au patrimoine mondial de l’UNESCO continue, mais c’est très long !”

Par Isabelle Rolland, Sébastien Berriot, France Bleu Roussillon, France Bleu Occitanie

Luzech – Les Templiers à la médiathèque

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La médiathèque de Luzech vous invite samedi à écouter François Thiollet sur les Templiers. Le sujet est si vaste que trois séances seront nécessaires pour comprendre au mieux cet ordre religieux militaire.

Le Temple est né des croisades avec pour missions de protéger les pèlerins en route pour les lieux saints et de défendre les états latins issus de la croisade. Un réseau sans faille en Occident était alors nécessaire pour atteindre ces objectifs. Les Templiers sont aussi des gestionnaires, afin d’entretenir les grandes forteresses. Mais pas seulement, ils sont aussi des cultivateurs, des banquiers tout en étant des soldats. Ils sont les inventeurs d’une organisation très hiérarchisée. Les Templiers assumeront leur mission jusqu’au bout au Moyen-Orient, au prix de milliers de morts… tout en entraînant leur propre chute.

Pour découvrir ou l’épopée des Templiers, rendez-vous samedi à 15 h 30.

in Ladepeche.fr

Villefranche. Sur les traces du vin des templiers

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Ce mardi matin, en faisant le tour de ses vignes, elle était plutôt dépitée. La grêle, épée de Damoclès de tous les vignerons, venait de cingler les branches fragiles des ceps se dressant sur le causse de Martiel. Pas de quoi, cpendant, abattre Sandra Lemoine qui, depuis quelques années, réimplante la vigne sur les terroirs où il y a des lustres, les templiers avaient su la faire mûrir. « On verra pour la récolte 2009 », lâchait-elle fataliste en milieu de semaine. D’autant que si dégâts il y a, ceux-ci n’ont rien de commun subis dans le Bordelais. Certains ne pourront même pas vendanger cet automne. Cela fait, malheureusement partie, des risques du métier. Et, elle le sait.

Installée en 2003, sur des terrains proches de Martiel, Sandra Lemoine a planté depuis 3 ha de vignes du côté du Juge et de Lespinassière, sur des coteaux exposés de manière à optimiser l’apport de soleil au raisin. Ici, la rocaille affleure. « C’est bon pour la vigne, car un sol trop riche ne lui convient pas. Et lorsqu’elle souffre, cela se voit car elle donne de meilleurs fruits ». Venue dans le métier par passion pour le vin, elle raconte ses parcelles et les cépages qui y prospèrent avec des mots teintés d’affection. Après avoir picoré des conseils auprès de vignerons comme Jean-Luc Matha, de Marcillac, ou de son confrère du domaine de Labarthe dans le Gaillacois, la vigneronne du causse vole de ses propres ailes. En alchimiste des arômes, elle marie syrah, cabernet-sauvignon, cabernet-franc, merlot et chardonnay pour délivrer aux papilles un rouge et un rosé singuliers. « Ce n’est ni du cahors, ni du marcillac, c’est du vin de pays de Martiel », tranche-t-elle.

Ménager la vigne
Un vin qui naît de la terre au terme d’un long et délicat processus. Car, ici, tout le travail s’effectue à la main. « En ne mécanisant pas, on ménage la vigne ».

De l’effeuillage- « très important car en aérant bien la grappe on évite les maladies et on favorise la maturité »- à la vendange, les différentes étapes dépendent des seuls doigts de la vigneronne et de ses aides. Un état d’esprit proche de la nature que l’on retrouve aussi dans les traitements, seul volet mécanisé. « Pour l’instant je suis en agriculture raisonnée, mais en phase bio, car si je n’ai pas encore effectué de reconversion officielle, je n’utilise que du soufre et du cuivre, et je bannis les traitements de synthèse », explique-t-elle. Une démarche portée comme un engagement pour l’avenir lorsqu’elle défend : « Je crois qu’il faut arrêter de jouer avec le feu ».

Après le rouge et le rosé, Sandra Lemoine s’apprête à récolter sa première vendange de Chardonnay. « Elle sera modeste, sourit-elle, mais comme dans nos secteurs, on produit peu de blanc, j’envisage, avec les quelques droits de plantation qu’il me reste de développer cette production pour laquelle existe une demande ». De bien belles promesses gustatives. Elle mesure déjà, grâce à ses tanins, la densité du potentiel de son vin rouge. Elle sait aussi combien, en insistant sur la longueur d’élevage, le goût peut subir des modifications. Sauf que dans ce domaine, elle avance à pas feutrés en se refusant de jouer aux apprentis sorciers. « En tant que professionnel, nous avons des préférences, mais c’est le consommateur qui décide ». Un consommateur qu’elle capte par la vente directe, avec la même logique accompagnant l’ensemble de sa démarche.

in La Depeche

Flaran : l’abbaye qui défie le temps

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Par un de ces miracles qu’il ne convient pas d’expliquer mais de constater, la Révolution française chassa les moines mais préserva les bâtiments. Aussi, pour les spécialistes de l’architecture cistercienne, le cloître, l’église et la salle capitulaire sont parmi les mieux conservés d’Europe. C’est également un des plus riches complexes d’art cistercien. Historiquement Flaran aurait été un rempart du christianisme.

A cette époque où l’on navigue la Baïse, le site est un carrefour de communications. Marchands, pèlerins en route vers Saint Jacques, colporteurs mais aussi probablement quelques prédicateurs cathares. La Gascogne est accueillante et bavarde. Il convenait peut-être de remettre un peu d’ordre dans toutes ces théories. Pour frapper les esprits, les moines construisirent Flaran.

Aujourd’hui on peut découvrir, un cloître de bonnes dimensions, au cœur d’une abbaye qui s’articule tout autour. Un réfectoire immense, un dortoir des moines unique en son genre, une salle capitulaire impressionnante et une chapelle aux dimensions de petites cathédrales… Flaran est comme étrangère au temps qui passe. Une architecture qui en fait un véritable hymne à la pierre né de l’harmonie qu’ont su dégager des architectes de génie. Une rose dans le jardin de Gascogne. Une harmonie, véritable chant de la pierre au beau que cette abbaye cistercienne.

On se perd en conjoncture sur la nécessité de son implantation, au pied de la bastide de Valence-sur-Baïse, au bord de cette rivière, véritable ouverture du pays sur le monde.

Car il fallut, en 1151, quand elle fut fondée, que tout le monde s’y mette pour faire naître l’abbaye. Les comtes du Fezensac fournirent les terres… l’Eglise dut aller chercher les moines à l’abbaye d’Escaladieu dans les Hautes-Pyrénées, il fallut lever quelques dîmes supplémentaires. Les gens d’Eglise étaient pourtant très bien implantés dans ce secteur avec le très riche évêché de Condom. Mais elle pensait devoir renforcer son implantation.

Les petits secrets de l’abbaye
Texte mais surtout, en 1569, les destructions commises par les troupes de Montgomery laissèrent de gros dégâts sur l’ensemble des bâtiments. On pense qu’une partie aurait pu être incendiée. Vendue après la révolution elle servit de bâtiments agricoles à une riche exploitation.

Le dortoir des moines. Aujourd’hui en cous de restauration pour abriter une exposition de peinture contemporaine, le dortoir des moines date du XIIIe siècle et a toujours conservé ses fenêtres romanes. Une partie était divisée en cellules avec des fenêtres à meneaux. Une galerie conduisait au logis abbatial et à une cellule plus riche que les autres que l’on suppose être celle du prieur.

Le jardin des moines. Comme tous les monastères ou abbaye Flaran avait son jardin de plantes médicinales et aromatiques, les simples. Il a été reconstitué à Flaran, en 1987. Historiens, architectes et horticulteurs se sont concertés pour tenter de s’approcher au plus près de la réalité du Moyen Age. Le jardin a été reconstitué selon le plan le plus simple et le plus répandu à cette époque. Une quinzaine d’essences différentes sont présentes dans le jardin, camomille, marjolaine, mais aussi sarriette et romarin.

Reliquaire. Certains ont aussi parlé de ce site comme d’un reliquaire d’art avec ce musée unique en France, des pèlerinages de Saint Jacques de Compostelle. Les très riches chapiteaux du cloître sont à eux seuls le plus merveilleux livre de l’histoire religieuse des moines de Saint Bernard et des dernières années de l’ordre des templiers.

Mosaïque gallo-romaine. Pour la construction de leur abbaye, les moines cisterciens ont récupéré des restes mis en valeurs d’une villa gallo-romaine avec de très belles colonnes de marbre.

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Figeac. Place Champollion : du XIIe au XXIe siècle

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Drôle de destin que celui de la place Champollion. Au XIVe siècle, après un agrandissement, elle s’appelait place de l’Avoine. Par la suite, elle deviendra la place des Menus Grains, la place des Châtaignes et, à partir du XVIIe siècle, elle se nommera la Place Haute.

Il faut savoir qu’au XIIIe siècle, avec la place du Froment (aujourd’hui la Halle), elle constituait un lieu central de la ville de Figeac, s’ouvrant sur la voie de l’Auvergne. Au XIVe siècle, elle accueillait la halle aux bouchers « Le Mazel », en lieu et place de l’actuel Café Champollion. L’activité bouchère y prospérera d’ailleurs jusqu’à la Révolution. Le « Mazel » fermait la rue Baduel. Sur un côté, se trouvait une maison du XIVe siècle, réaménagée, où se situe aujourd’hui le restaurant « Le Cinq ». Dans cette maison, au temps des Templiers, était créé un hospice en faveur des pèlerins qui arrivaient souvent malades et où beaucoup mouraient. Ce bâtiment communiquait à l’intérieur avec les écuries et la chapelle du XIIIe siècle, situées dans l’actuelle rue du Consulat (au n° 11). À l’Est, une maison du XIIe siècle agrandie, qu’on a longtemps nommé « La maison Gleye ». Ensuite, après la rue Émile-Zola, nous avions « La maison Cahuzac », du XIXe et XXe siècles, réaménagée, avec en sous-sol des arcades médiévales.

La rue Boutaric ouvrait sur la « Maison Peyrières » et « Le Griffon », qui date, lui, du troisième quart du XIIe siècle. C’est la plus vieille maison que l’on puisse dater de la ville de Figeac. Sur cette maison du Griffon, au rez-de-chaussée commercial, on distinguait des baies triples à l’étage et un pan en bois (aujourd’hui disparu). Elle présentait, sur sa façade, des sculptures de figures humaines, d’animaux mythiques et de feuillages.

Coté Ouest de la place, on voyait le musée Champollion, rez-de-chaussée du XIIIe et étage du XVIIIe siècles, avec des peintures murales visibles dans l’escalier datées du XVe siècle.

À partir du XIVe siècle, le fond de la place ne changea plus, mais garda son rôle de place centrale. En 1974, sur cette place, a été dressé l’Arbre de la liberté, qui disparaîtra rapidement car il fut scié une nuit.

La place s’appela aussi la Place aux Armes et, suite à la rébellion du canton de Fons, trois personnes y furent guillotinées.

De nos jours, la place Champollion occupe toujours un poste important dans la vie de Figeac. Sur le plan touristique, l’entrée du Musée Champollion se trouve sur cette place et les clés pour la visite de Figeac amènent le visiteur en ce lieu. Plusieurs commerces sont installés en ce lieu afin d’offrir aux touristes le meilleur accueil.

Merci à Maurice Borie et à Didier Bufaro pour leur aide dans les recherches.
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Cahors : deux fois millénaire

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Partez à la découverte de Cahors, ville deux fois millénaire, ceinturée par la rivière Lot. Entourée d’un cirque naturel fait de collines abruptes, le chef-lieu du département du Lot, compte 21 000 habitants. C’est une ville à taille humaine où patrimoine et bien-vivre sont étroitement liés.

A chaque coin de rue l’histoire est présente : Pont Valentré, cathédrale Saint-Etienne, maisons médiévales, portes sculptées du XVIIe siècle, immeubles néo-classiques, jusque sous les allées Fénelon et parking souterrain où les vestiges d’un amphithéâtre romain ont été mis en valeur ce qui confirme que Divona Cadurcorum fut une ville opulente au début de notre ère.

Cahors est aussi, depuis longtemps, une capitale gastronomique, avec son fameux « vin noir » (pur Malbec) célébré depuis l’Antiquité, qui compte aujourd’hui plus de 250 appellations. Pays du « gras » agrémenté de la truffe, Cahors et son pays valorisent de nombreuses productions qualitatives comme l’agneau fermier, le melon du Quercy, le Rocamadour, le safran, le tout mis en scène par des chefs talentueux.

Le boulevard Gambetta et ses terrasses, typiquement méridionales, s’égaient de nombreux commerces et terrasses de café, où s’attardent touristes et Cadurciens. La ville ancienne fait l’objet d’une véritable renaissance, au fil des découvertes et des réhabilitations, faisant d’elle un véritable conservatoire de la maison médiévale du Midi. Une scène conventionnée, deux salles de spectacle, deux cinémas d’art et d’essai, un riche programme de visites commentées, l’un des plus beaux marchés de France… bref cette ville est authentique et attachante.

Quant aux fleurs, il y en a partout : elles dégringolent des façades, bordent les terrasses de café, colorent les rues et les ponts, occupent, dans les vieux quartiers, des espaces longtemps délaissés, mettent en valeur nos monuments. Cette qualité de fleurissement a valu à Cahors une reconnaissance internationale, avec la médaille d’or du Concours européen de fleurissement, et nationale, Cahors se voyant attribuer le label « Jardin Remarquable » par le Ministère de la Culture.

La ville antique
La résurgence dite « Fontaine des Chartreux » peut être considérée comme le berceau de Cahors : le site est sans doute un lieu de culte dès l’époque préhistorique. Plus tard, les Cadourques, peuplade gauloise occupant ce territoire, vont y faire leurs dévotions à la déesse Divona.
Au début de notre ère, les Romains fondent une ville à l’intérieur du méandre : « Divona Cadurcorum ». Organisée selon un plan régulier, elle révèle les traces de son opulence : théâtre, temple circulaire, grands thermes publics, mosaïques, et, tout récemment, amphithéâtre. La richesse de la ville antique provient sans doute de son emplacement au croisement de voies de communication, du commerce du vin et de la toile de lin et d’une importante activité agricole et artisanale.

L’âge d’or médiéval
En dehors de l’épiscopat de saint Didier au VIIe s, le haut Moyen Age est mal connu à Cahors. L’âge d’or de la ville médiévale s’étend du XIIe au XIVe s : le pouvoir de l’évêque-comte est progressivement concurrencé par celui des « Cahorsins », grandes familles de marchands-usuriers. Cahors est aussi animée par une importante activité artisanale et son statut

d’étape dans le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. La ville, resserrée à l’est de la presqu’île, se voit reconstruite à neuf, de même que la cathédrale et les dix églises paroissiales. La partie ouest accueille pour sa part les congrégations et leurs jardins. Vers 1345 les remparts existants sont doublés, une nouvelle barrière défensive est réalisée au nord (ponctuée de 11 tours carrées et de 2 tours portes) refermant le méandre de la rivière. Trois ponts la franchissent : le plus ancien, le « Pont Vieux » avec ses cinq tours de défense, assurait les liaisons nord-sud. Il fut complété par le « Pont Neuf » (1291) à l’est, puis par le « Pont Valentré » à l’ouest. Ce dernier offre aujourd’hui, avec ses trois tours fortifiées et ses six arches précédées de becs aigus, un exemple exceptionnel de l’architecture de défense médiéval. La lenteur du chantier, (débuté en 1308, achevé entre 1355 et 1378) donna naissance à la légende du Diable : « L’architecte du Pont, las de trop de lenteurs, avait engagé son âme au diable en échange de son aide. L’œuvre pratiquement achevée, il eut l’idée, pour se libérer de son pacte, de berner le diable en lui confiant un crible pour transporter l’eau nécessaire aux ouvriers. A titre de représailles, le diable arracha chaque nuit la dernière pierre de la tour centrale, remise en place la veille par les maçons ». Lors de la restauration du Pont en 1879 par l’architecte Paul Gout, un petit diable fut sculpté au sommet de la tour centrale pour en rappeler la légende.

La Cathédrale résulte de différentes campagnes de construction échelonnées du XIe au XVIIe siècle dont les restaurations du XIXe siècle ont accentué la disparité. La nef (1120) appartient à l’édifice roman commencé en 1112. Elle est composée de deux travées carrées couvertes par deux coupoles sur pendentifs de 16 m. d’envergure. Le portail Nord (1150) s’apparente aux grands ensembles romans de Moissac, Beaulieu, Souillac, L’abside commencée au XIIe s., fut reconstruite entre 1285 et 1293. Ce nouveau chœur gothique pourrait appartenir aux œuvres majeures du gothique méridional attribuées à Jean Deschamps. Entre 1308 et 1316, le massif occidental fut érigé apportant une nouvelle façade à l’édifice ; grâce aux destructions des maisons qui enserraient l’édifice un nouveau parvis fut aménagé (place Chapou). Dès les XVe et XVIe s. on note divers aménagements intérieurs (chapelles) ainsi que la construction du cloître, entrepris vers 1506, qui offre un bel exemple de gothique flamboyant. Au début du XIVe s, le Cadurcien Jacques Duèze, devenu pape sous le nom de Jean XXII, fonde une université. La Guerre de Cent ans met un terme à cette époque de prospérité.

De la Renaissance à la Révolution
Au XVIe s naissent à Cahors les poètes Clément Marot et Olivier de Magny. L’université et les collèges suscitent une importante activité intellectuelle, soutenue par des imprimeurs dynamiques. Peu touchée par la Réforme, Cahors est envahie en 1580 par les troupes de Henri de Navarre.

Au XVIIe siècle, la ville est dynamisée par l’installation éphémère du tribunal fiscal de la Cour des Aides. L’université accueille notamment François de Salignac de Lamothe-Fénelon, dit « Fénelon », qui deviendra le célèbre homme d’Eglise, philosophe et poète. Tandis que s’installe à Cahors le collège des Jésuites, l’évêque Alain de Solminihac crée le Grand Séminaire et favorise l’installation de nouvelles congrégations. Magistrats, professeurs et notaires réaménagent au goût du jour leurs demeures médiévales en les dotant notamment de portes richement sculptées. Le XVIIIe s n’apporte pas de notables changements dans l’urbanisme de Cahors qui, après la suppression de l’Université en 1751, voit son activité intellectuelle péricliter.

La ville accueille avec enthousiasme et modération les idées nouvelles de la Révolution, qui n’occasionnera pas à Cahors de dommages importants.

La ville du XIXe s
Depuis 1790, Cahors est le chef-lieu du département du Lot, dont le premier tracé se voit amputé de sa partie sud en 1808, lors de la création du département du Tarn et Garonne. La première moitié du siècle voit l’apogée du transport de marchandises sur le Lot. Depuis longtemps Cahors tire en effet de sa situation au bord de la rivière d’appréciables avantages. Dans la seconde moitié du siècle, époque de grande prospérité agricole, l’arrivée du chemin de fer en 1869 permet de fournir de nouveaux débouchés à son vin, bu dans toutes les grandes cours d’Europe, et concurrence progressivement la voie d’eau.
De nouvelles percées est-ouest ouvrent la ville ancienne sur le boulevard, le long duquel se concentrent la vie sociale, les administrations et les loisirs. Sur la partie ouest de la presqu’île, l’arrivée du chemin de fer et le parcellaire très lâche laissé par les anciennes congrégations accélèrent la création ou le réaménagement d’axes, le long desquels s’implantent bâtiments ferroviaires ou industriels, hôtels cossus aux styles variés, administrations, banques et équipements hygiénistes. L’approvisionnement de la ville en eau potable est résolu par la construction de la station de pompage de Cabazat, qui répartit dans la ville les eaux pompées dans la Fontaine des Chartreux.
Cette époque voit aussi la naissance à Cahors de Léon Gambetta, père de la Troisième République, dont la statue orne l’entrée des Allées Fénelon.

Cahors contemporaine
Vers 1900, les populations les plus aisées bâtissent des villas dans la partie ouest de la presqu’île et le long des accès nord et sud de la ville. On y remarque un décor soigné, de nouveaux aménagements intérieurs et un rapport plus étroit avec le jardin. L’Entre-Deux-Guerres ne remet pas en cause la voirie existante mais de nouveaux logements apparaissent, pavillonnaires (rue Victor Hugo, Cabessut…) ou populaires (rue du Groupe Veny : habitat groupé).
Les années 1960 et 1970 voient l’apparition de nouveaux quartiers périphériques, qui sont soit essentiellement pavillonnaires, comme Saint-Namphaise, soit d’avantage marqué par l’habitat collectif tel Sainte Valérie, la Croix de Fer ou Terre Rouge.

Cabazat
A 50 mètres du pont Valentré, l’ancienne station de pompage de Cabazat est l’un des monuments marquant de l’histoire de Cahors. La ville de Cahors, en réhabilitant cet édifice, a tenu tout d’abord à rendre aux habitants un des monuments emblématiques de leur cité. La nécessité d’apporter une information sur la ville et son territoire aux nombreux visiteurs venus admirer le pont en a constitué la seconde motivation. Aujourd’hui réhabilitée, l’ancienne station de pompage de Cabazat constitue désormais une nouvelle vitrine. Espace d’information et de découverte, elle offre un aperçu des différents sites et spécificités à découvrir tant dans la ville qu’à l’échelle du proche territoire, entre Basse vallée du Lot et Quercy blanc.

Cahors côté jardins
Cahors, la belle médiévale, offre à ses habitants et visiteurs la richesse de ses parcs et jardins. A Cahors, le fleurissement est un véritable art de vivre et de séduire. Cette créativité est maintes fois reconnue aux niveaux national et international. Cahors s’enrichit chaque année de nouveaux jardins, et fait des émules en France et en Europe. Récompensés par l’attribution du label « Jardin Remarquable » par le minis-tère de la Culture, les Jardins Secrets sont ainsi devenus de véritables ambassadeurs de la Ville. Témoins d’une histoire plusieurs fois séculaire, les Jardins Secrets sont rapidement apparus comme une manière très originale de traiter les espaces verts urbains dans le monde de l’horticulture française. Installés dans la partie ancienne de la ville et au pied du pont Valentré, ils valorisent une histoire et un patrimoine particulièrement riches. Conquérant des espaces en friche, peu entretenus ou laissés à l’abandon, ils permettent au public de découvrir les plantes cultivées au Moyen âge, tout en offrant une approche très contemporaine de la mise en valeur des espaces verts. Ils créent un parcours associé au patrimoine de la ville balisé de clous de bronze poli, gravés d’une feuille d’acanthe qui vous entraîne au cœur de la ville. Laissez-vous guider, laissez-vous charmer…

Arcambal est issu d’un prénom du Moyen-âge, Archambaut ou Archimbaud, porté par une lignée de comtes de la 1ère maison de Bourbon qui avait leur fief principal dans ce site. Arcambal, site paléolithique, fut habité pendant la période de la Tène, comme l’ont montré les fouilles menées au Tréboulou.

Le château du Bousquet, rasé en 1374 pendant la guerre de Cent ans, fut reconstruit entièrement au début du XVe siècle, puis remanié au XVIIe. Cette pittoresque construction se dresse sur une croupe de terrain non loin du Lot et ses murs flanqués de tours présentent une rigueur toute militaire. Les transformations les plus importantes datent du XVIIe siècle : une jolie terrasse à balustres Louis XIII sur la vallée du Lot et la cour d’honneur. Une des galeries de cette cour est construite en pierres de taille, l’autre en briques. On accède à cette cour par une porte en fer forgé du XVIIe siècle.

Mercuès fut la résidence favorite des comtes-évêques de Cahors. Ceux-ci construisirent d’abord, au XIVe siècle, une agréable maison des champs – en fait, une forteresse – sur les falaises qui dominent le Lot en aval de Cahors. On y jouit d’un admirable panorama sur la vallée. La bastide qui se développe à l’Ouest du château fut créée dès le XIIe siècle.

Pendant la guerre de Cent ans, en 1426, le château fut pris et occupé pendant deux ans par le captal de Buch, soumis au roi d’Angleterre par suite du ralliement à sa cause du baron de Durfort-Boissières. Il finit démantelé. Racheté par les consuls de Cahors et restauré, il est saccagé à nouveau durant les guerres de Religion : pris une première fois par les calvinistes sous les ordres de Duras, en 1563, il sera repris en 1568 et incendié.

Au XVIIe siècle, Monseigneur Habert, évêque de Cahors, le releva et y créa la terrasse et les jardins que l’on admire encore aujourd’hui. Monseigneur Le Jay et Monseigneur Briqueville de la Luzerne, qui édifièrent le palais épiscopal de Cahors, s’intéressèrent également à la demeure. Les derniers travaux datent de la fin du XIXe siècle et furent réalisés par un élève de Viollet-le-Duc. Le château resta dans les mains des évêques de Cahors jusqu’à la séparation des Eglises et de l’Etat, en 1905. Il abrite désormais un très bel hôtel.

Lamagdelaine. La commune tire son nom de Marie-Madelaine, la grande péche-resse de l’Evangile. Lamagdelaine, où l’on découvre les signes d’une présence romaine, et l’aqueduc souterrain gallo-romain de la Font-Polémie, s’appelait autrefois Saint-Pierre de Floirac.

Ses seigneurs étaient les Gourdon, branche de Laroque mais le collège universitaire Pélegri de Cahors y possédait également des biens. Lamagdelaine ne fut érigée en commune qu’en 1875, par distraction du territoire de Laroque-des-Arcs. La ville compte de jolies maisons quercynoises et possède un four banal à Savanac, village autrefois célèbre par ses vins clairets. L’église rebâtie en 1889, de style néo-roman, est une ancienne annexe de Laroque-des-Arcs, dépendant du chapitre de la cathédrale.

Le Montat et plus précisément la Castagnère révèlent la présence d’un habitat gallo-romain. Vers 1090, Géraud II, évêque de Cahors, affecte l’église de Saint-Pierre du Montat à l’entretien des chanoines de la cathédrale. Le Chapitre de Cahors fut dès lors le seigneur direct du lieu. L’église, de style roman, possède une abside voûtée en cul-de-four, une coupole sur trompes à la croisée du transept et une nef flanquée de collatéraux datant du XIXe siècle.

La légende attribue le bâtiment jouxtant l’église aux Templiers puis aux Hospitaliers, mais, comme le rappellent les historiens, Montat n’est jamais cité dans leurs archives.

La commune de Labastide-Marnhac se situe sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle et possède plusieurs maisons-fortes : le château de Labastide-Marnhac, attesté dès le XIIe siècle, ainsi que les repaires de Saint-Rémy et de Salgues. Son église a été remaniée au XIXe. Elle possède encensoir, calice et patène.

L’église Saint-Clair construite à la fin du XVe siècle de Fontanes, les églises de Trespoux, l’église Saint-Martial de Pradines, l’oratoire d’Espère sont également à découvrir.

Caillac se situe à une dizaine de kilomètres de Cahors sur les rives du Lot. Sa topologie valonnée et son ensoleillement ont favorisé l’industrie viticole, qui est la principale activité de la commune. Les premières traces d’occupation à Caillac sont gallo-romaines. Il existait à l’époque un domaine agricole. D’autres vestiges parsèment sa surface et témoignent d’une occupation principalement agricole de la commune. Jusqu’au vingtième siècle, Caillac était réputée pour la culture de la fraise. Petit à petit, cette culture a été remplacée par celle de la vigne. Caillac possède une église romane et un château, le Château Lagrézette, édifié à la renaissance, situé au milieu d’un domaine viticole et propriété d’un industriel français célèbre. Depuis 2006, un lac artificiel a été construit en centre ville pour développer l’activité de pêche de loisir.

Cieurac, pays de landes et de forêts de chênes, situé sur les premiers reliefs des causses à 247 mètres d’altitude, surplombant la vallée du Lot et la commune de Cahors, semble avoir été habité de tout temps. Les traces de dolmens témoignent de l’installation durable d’une population en ces lieux. Le village de Cieurac s’étend sur une superficie totale de 19 km2. Il est une étape sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle dès l’an 813 de Conques à Cahors. Ce sentier est inscrit au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO depuis 1998. Au Moyen Age, le château de Pauliac et le domaine de Haute Serre, sont propriété de l’abbaye cister-cienne de Lagarde Dieu. Ces biens seront affaiblis par les guerres de religion. Au XIXe siècle le vignoble de Haute Serre est touché par l’épidémie de Phylloxéra ; il est redevenu, depuis 1975, l’une des plus importantes exploitations agricoles de vin de Cahors.

L’église Saint-Pierre-es-Liens est édifiée au XVe siècle et remaniée plusieurs fois.

Le petit patrimoine est important (four banal, fontaines, lavoirs, puits, croix en pierres) et demeure le témoignage de la vie rurale quotidienne, il est entretenu et sauvegardé.

Le château de Cieurac fut racheté aux Anglais par les consuls de Cahors en 1358.

Le seigneur de Cieurac, de la famille de Cardaillac-Lapopie, y résida à partir du XVe siècle.

En 1790, le château appartenait à Pierre-Jacques de Godailh, chevalier, marquis de Cieurac, maire de Montauban. A la Révolution, il est pillé et la chapelle gothique détruite.

Ce château Renaissance est classé monument historique ainsi que son moulin en 1937.

Entièrement restauré, il est ouvert au public depuis 1987.

 

in Ladepeche.fr

Les Templiers crèvent l’écran

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Les associations Fondation Hugues de Payns et Maizières-Studio ont réalisé cet été un documentaire-fiction sur la vie d’Hugues de Payns et l’histoire des Templiers. Le tournage a eu lieu du 5 au 25 juillet dans la région de Payns ainsi qu’à Bar-sur-Aube, Rosnay-l’Hôpital, Coulommiers et Provins. Quatre-vingt figurants, dix chevaux et plus d’une centaine de costumes ont été nécessaires. L’acteur Christian Brendel a enregistré la voix off qui accompagnera les spectateurs tout au long du film. L’avant-première aura lieu samedi 19 septembre dans le cadre des Journées du patrimoine (salle des fêtes de Payns à 19 h, 4 €). Elle sera suivie à 20 h 30 d’une conférence gratuite exceptionnelle « Orient-Occident : le réseau templier » animée par Alain Demurger, maître de conférence honoraire à Paris I, le plus grand spécialiste français de l’ordre du Temple. Par la suite, ce documentaire-fiction sera projeté tout le long de l’année, dans le nouveau musée des Templiers qui ouvrira ses portes en septembre.

Monflanquin. Journées médiévales: «L’Orient et l’Occident, le retour des Templiers»

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La bastide monflanquinoise a à peine rangé les pupitres des musiciens qu’elle se tourne totalement vers la période médiévale pour ses journées historiques tellement réputées. Ce sera les 15 et 16 août avec pas moins d’une vingtaine d’intervenants, troupes d’animation médiévale, artisans, personnages « d’époque », estaminets, marché du Croissant et autres. Les rues seront animées à la manière d’antan : musique, saynètes, marché et camp médiévaux, parades, banquet, contes, bataille… Vendredi 14 août : 21 heures en l’église concert aux couleurs du Moyen-Âge et à 23 heures places Artsd Pablos médiéval . Samedi 15 août 11 heures parade avec les acteurs des Médiévales, 12 heures ouverture du camp sur la Cap del Pech place de l’église avec animations permanentes, tente de Nasrédine, bataille des Templiers, à 12 h 30 grande parade et à 21 heures banquet médiéval animé avec entres autres numéros un spectacle de feu (20 euros par adulte avec vin, 12 euros enfants -de 12 ans) participation costumée souhaitée ! (location de costumes possible toute la journée auprès du GEM salle d’Aquitaine adulte 25 euros et enfants 15 euros). Au menu : pâté de canard à la sauge, poulet aux pruneaux champignons sautés aux épices, tourte aux pommes. Réservation obligatoire tel.05 53 36 40 19 et 05 53 71 18 85. Dimanche 16 août 10 heures parade et animations de rue, 11 heures ouverture du camp d’Orient, 14 heures, 15 h 45 et 18 h 13 contes du Sultant, 16 heures et 18 heures bataille des Blancs Manteaux, 19 heures honneur aux armes, 21 h 30 grande parade finale avec toutes les compagnies costumées, 23 heures spectacle de feu place des Arcades. Bien évidemment Janouille sera de la fête et fera visiter la bastide à 16 heures, départ devant l’office de tourisme.

Hôstellerie et SPA : Le Château de la Commanderie***

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Le Château de la Commanderie, hôtel 3 étoiles à Grenoble, ouvre le premier SPA sur l’agglomération et cela après de nombreux travaux de réfection et d’extension.

Ancienne hospitalerie des Templiers puis haut lieu des chevaliers de Malte, le Château de la Commanderie est la propriété de la même famille dauphinoise depuis 1891.

M et Mme de Beaumont, les actuels propriétaires, comptent en effet parmi leurs ascendants Claude Perrier, seigneur de Vizille, qui organisa l’Assemblée des 3 Ordres dans la salle du Jeu de Paume et initia la Révolution Française, un co-fondateur de la Banque de France, plusieurs députés de l’Isère, un Premier Ministre de Louis-Philippe (Casimir Perrier) et même un président de la IIIème République (Jean-Casimir Perrier) ! Sans oublier Chaper, grand bibliophile français, ami de Stendhal et propriétaire du manuscrit de La Chartreuse de Parme !

Fort de ce passé, le Château a su miser sur l’avenir afin d’offrir à ses hôtes le meilleur du XXIème siècle : 15 nouvelles chambres très «déco» ; un espace détente avec hammam en émaux de Briare, sauna, bassin de nage, Jacuzzi, salle de fitness ; un espace « Affaire » pouvant accueillir plus de 100 personnes dans les meilleures conditions. Ce qui lui vaut le label recherché, « qualité Pro » décernée par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Grenoble.

Selon l’adage, «pas de grand hôtel sans Grand Chef», le Château de la Commanderie met en vedette Rui Rouxinol. Sa cuisine qui fait la part belle aux richesses naturelles de la région est inventive et reste accessible.

M et Mme de Beaumont s’attachent aussi à préserver une qualité environnementale enviable et enviée : un château de charme, au coeur d’un parc arboré et magnifiquement préservé des attaques du bruit et du temps.

Château et SPA de la Commanderie – 17, avenue d’Echirolles – 38320 Eybens-Grenoble – Tél : 04 76 25 34 58 – à 5 minutes du coeur de la cité.

Le Dernier Templier

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Raymond Khoury et Lalor Miguel nous proposent une nouvelle saga d’un style très à la mode ces derniers temps.

Voici le synopsis :

“New York, Metropolitan Museum of Art. Alors que les personnalités de la ville se pressent à l’exposition sur les trésors du Vatican, quatre cavaliers en costume médiéval pénètrent dans le musée où ils sèment la terreur. Tess, une archéologue qui assiste à la scène, entend l’un d’eux prononcer une phrase mystérieuse (« Veritas Vos Liberabit ») qui la conduit sur les traces des fameux Templiers dont la fortune supposée continue d’enflammer les imaginations. Sean Reilly, un sympathique agent du FBI, mène l’enquête. Et si le trésor des Templiers n’était pas qu’une légende ?”

Dessinateur, Mike Lalor, il n’est autre que Miguel, déjà remarqué dans la série Myrkos écrite par Jean-Charles Kraehn – un clin d’œil à Myrkos se cache d’ailleurs dans cet album… Raymond Khoury quitte le Liban pendant la guerre civile de 1975 pour s’installer aux États-Unis. Il retourne à son pays natal et termine ses études d’architecte avant de devoir le quitter de nouveau, cette fois pour la France, où il etudia la finance à l’INSEAD (Fontainebleau), puis pour Londres et ses banques d’investissement. A force de s’ennuyer, il délaisse le monde des affaires et se lance dans l’écriture de scénarios (la série MI-5, c’est lui !) et de romans. Son premier livre, Le Dernier Templier, conquiert un vaste lectorat. Son adaptation télévisée, une mini-série avec Mira Sorvino et Omar Sharif, doit être diffusée sur M6 en 2009. Miguel Lalor, alias Miguel, est un grand admirateur du Major fatal de Moebius et de Leo, l’auteur des mondes d’Aldebaran (auquel il rend hommage dans ce premier tome du Dernier Templier). D’origine brésilienne, il étudie aux beaux-arts et travaille au Portugal chez un éditeur avant de s’installer à Paris – comme Leo quelques années plus tôt – avec une seule idée en tête : réussir dans la bande dessinée. De sa rencontre avec Jean-Charles Kraehn naîtra la série Myrkos (éd. Dargaud).

 

Série : Le dernier templier

Auteur : Raymond Khoury et Lalor Miguel

Prix : 13.50 €

Date de sortie : 13/03/2010

Nombre de pages : 48

Catégorie : Divers

Type de reliure : Album cartonné

Éditeur : Dargaud

L’honneur de René Guénon et l’Orient Orthodoxe

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L’honneur de René Guénon est d’avoir eu raison contre son temps, mais aussi de n’avoir pas dévié du sens de sa mission ; à savoir : “réorienter” ce qui pouvait l’être dans le monde moderne. Le fait de constater que, à strictement parler, la modernité est, en fait, “l’occidentalité” elle-même a déjà été largement débattu et, si d’aucuns, lecteurs attentifs de Guénon, ont pu juger opportun de déclarer que la vision guénonienne de l’Orient était par trop partiale, voir partielle et subjective, il n’en demeure pas moins incontestable que, ce qu’il y a de “moderniste” dans les civilisations orientales depuis une centaine d’années a, bel et bien, pour origine l’Occident, au sens le plus large.

Outre cette réserve, il est également de bon ton aujourd’hui, que chacun de ceux qui se mêlent d’écrire sur et autour de la Tradition, y aillent de son petit paragraphe “personnel” sur l’erreur de Guénon, c’est-à-dire son “analyse” du Christianisme et de l’ésotérisme chrétien en particulier.

Il semble bien, en effet, qu’un certain nombre de lecteurs de René Guénon connaissent quelque troubles dans leur “tentative” de concilier christianisme et “guénonisme”, comme si l’un et l’autre pouvait avoir une commune mesure.

Nous voudrions rappeler ici, tout d’abord, deux données essentielles. Primo, c’est la plus simple à dire et à entendre : le “guénonisme”, précisément n’existe pas et n’a pas même à exister. René Guénon a “appelé” ceux qui le pouvaient à reprendre un contact vivant avec leur, ou une, tradition vivante. Il a exposé très clairement, et magistralement selon nous, pourquoi et comment ! Secundo, il a, précisément, exposé et explicité cela à l’intention particulière des “occidentaux”. On a déjà, et avec force raison, écrit, et dit, que l’œuvre de René Guénon était inutile, voir superfétatoire, pour, par exemple, un moine de l’Athos, un initié soufi ou taoïste ou encore un lama bouddhiste. Tout au contraire est-elle strictement nécessaire aux occidentaux qui, en toute logique, devraient être chrétiens …

Le problème, si c’en est un, est justement là ; car, lorsque René Guénon écrivait et vivait encore en France, que lui fut-il donné de rencontrer en la matière ? Des chrétiens certes, mais d’une part Francs-Maçons, gnostiques, “hermétistes”, symbolistes ou occultistes et, d’autre part néo-thomistes … Et, René Guénon, “témoin et passeur de la Tradition” d’écrire pour ou contre ces gens-là très spécialement. Négativement pour opposer à toutes les influences délétères la clarté des enseignements sapientiaux ; positivement pour rappeler énergiquement l’aspect proprement essentiel, donc éminemment vital, de ces enseignements.

En toute logique, si cela devait être fait c’est qu’il manquait bien quelque chose ! La confusion des ordres et des domaines résultait bien de ce manque cruel. Et nous pouvons affirmer avec René Guénon que ce qui manquait c’était bien, en définitive, le sens de la Tradition, sa présence et le lien qui y unit. Quand à savoir d’où et de quand provenait cette perte … la réponse aussi faisait défaut !

L’Orient est vaste. Celui auquel s’abreuva René Guénon fut celui de l’Inde, celui de la humma musulmane, du Taoïsme aussi … mais il y manqua celui de l’Orthodoxie ! Lui en faire le reproche aujourd’hui serait abusif et ce, d’autant qu’il avait, par ailleurs, judicieusement cerné les causes du problème soulevé par la compréhension de l’ésotérisme chrétien en Occident.

Il semble bien, en effet, que le passage d’une tradition “polythéiste” à la voie “monothéiste” n’ait pas été vécu aussi douloureusement en Grèce, puis dans les pays slaves, « lorsque Byzance répandit la flamme de la foi dans l’espace hyperboréen », pour reprendre l’heureuse formule de Serge Boulgakov ; qu’il le fut en Occident où, par ailleurs, il advint que, plus tard, le christianisme s’incorpora, plus qu’ailleurs le légalisme romain. Avant même l’avènement glorieux de la voie christique, toutes les initiations plus ou moins orthodoxes, se tenaient, à Rome, face à ce “légalisme politico-religieux” et opposaient à son ritualisme, certes nécessaire, les voies spirituelles visant rien moins qu’à l’intériorisation, par chaque initié, de l’enseignement le plus subtil des religions.

L’Eglise, de par sa vocation “universelle”, vocation “unifiante”, dût donc trouver et tâcher de conserver un subtil équilibre entre “religiosité politique et légaliste” et voie spirituelle vivante et doctrine “intériorisante”. Deux attitudes s’affirmait qui ne tardèrent pas à s’opposer, jusqu’à la rupture … « la robe sans couture fut déchirée » !

Dans son ouvrage, Le Graal roman[1], Nikos Vardhikas, pressent bien le mythe et les légendes du saint Graal comme un ultime soubresaut de la Tradition indivise … L’origine celtique, aujourd’hui reconnue, de ces légendes semble donner raison à ce pressentiment. En effet, les Eglises dites celtiques, gardèrent, par delà le respect et l’obéissance du à Rome, de profonds rapports avec l’Eglise d’Orient et sa théologie. Le Grec fut, par exemple, à égalité avec le Latin, la langue de diffusion de la théologie en Irlande (certaines paroisses pratiquaient même des Liturgies en langue grecque …)[2] …

On connaît assez les différents qui opposèrent les tenants de la tradition “romaine” et ceux de l’irlandaise (ou celtique), sur la date de Pâques, la Liturgie et même la conception du monachisme … mais on constate trop peu souvent que c’est après l’acceptation des normes “romaines” que commencent à fleurir les légendes arthuriennes, c’est aussi peu de temps après le grand schisme[3] … Mais nous trouvons également dans cette continuité les origines, admises par certains, de la Franc-Maçonnerie organisée[4], que l’on lie, le plus souvent, et sans “preuves tangibles”, avec l’Ordre du Temple … Mais, nous n’aurons pas ici le temps d’aller plus loin dans cette voie. Toutefois, nous voulons, précisément attirer l’attention de nos lecteurs sur ce point que, René Guénon, avait, bel et bien raison de reconnaître l’ésotérisme chrétien dans le foisonnement de ces récits … ce qui manqua ce fut l’essentiel, à savoir la possibilité de revivifier l’enseignement qu’ils contenaient. Mais, les choix faits par l’Eglise d’Occident, au lieu de ramener à Elle et en Elle ces précieux enseignements, les en éloignèrent plus encore, et ceux-ci se cristallisèrent dans des formes diverses, selon les milieux rencontrés pour aboutir à l’opposition flagrante d’un exotérisme et d’un ésotérisme, tous deux se figurant être “absolu et unique”[5]. Et, cela René Guénon l’a constaté ! Ce que certains lui reprochent aujourd’hui tient au fait de cette réalité historique et spirituelle … l’honneur de René Guénon c’est aussi d’avoir tenu compte de ces réalités-là dans la perspective et la mission qui étaient siennes …

Afin d’étayer notre propos nous voudrions nous arrêter sur la notion de “Paternité spirituelle”. En effet, si René Guénon a continuellement insisté sur l’importance de la transmission traditionnelle de la spiritualité la plus pure, ce n’est pas un hasard et, si cette notion se trouve, bien que parfois masquée par des développements aventureux, au cœur des récits arthuriens ce n’est pas, non plus, par hasard …

Or, la spiritualité Orthodoxe, à toujours offert la possibilité de l’épanouissement de cette notion primordiale.

Les conseils des différents ermites aux chevaliers, dans les récits arthuriens, s’apparentent tous, de près ou de loin, à la tradition des la prière perpétuelle et de la théosis. Ces saints personnages, en tout cas, ressortissent bien de l’image couramment admise du “Père spirituel”.

Ignace Brianchaninov appelle la paternité spirituelle : le « sacrement de filiation ». Il précise d’ailleurs, en accord avec la tradition Orthodoxe, qu’un Père spirituel n’est pas « un maître qui enseigne mais un “père” qui engendre ».

En outre l’Eglise reconnaît, dans son usage du mot “père” deux traditions distinctes : d’une part la “paternité fonctionnelle” (qui remonte à saint Ignace d’Antioche) qui fait que l’on appelle “père” tout Evêque ou prêtre en fonction de son sacerdoce ; d’autre part la “paternité spirituelle”, proprement dites, qui remonte aux Pères du désert, moines ou laïcs (saint Antoine, par exemple, était un laïc). Plus proche de nous dans le temps, Paul Evdokimov rappellera, quant à lui, que la condition essentielle qui légitime un Père spirituel c’est « d’être d’abord devenu soi-même pneumatikos ». Saint Syméon le Nouveau Théologien disait lui : « Pour donner l’Esprit Saint il faut l’avoir ».

Il se révèle donc, à travers cet usage du terme “père”, deux pratiques qui rejoignent ce que René Guénon nommait, faute de mieux, de son propre aveux, l’exotérisme et l’ésotérisme ou, la religion fonctionnelle et la voie spirituelle d’intériorisation, d’indentification et d’Union, les deux n’étant, dans ce cas, nullement en contradiction ou en opposition l’une avec l’autre[6].

Paul Evdokimov rappelait également, et fort opportunément, que, selon les Pères : « tout croyant peut se faire “moine intériorisé” et trouver l’équivalent des vœux monastiques, exactement au même titre, dans les circonstances personnelles de sa vie, qu’il soit célibataire ou marié ». Ce qui est parfaitement affirmé par l’Eglise d’Orient pour laquelle tout baptisé passe, lors du sacrement de l’onction chrismale, par le rite de la tonsure qui le consacre entièrement au Seigneur. Ce rite, analogue au rite monastique, invite chacun à retrouver le sens du monachisme “intériorisé” que le sacrement enseigne à tous mais que tous ne peuvent réaliser …

Ces minces réflexions s’ajouteront, nous l’espérons, aux notes sur l’Hésychasme de Michel Valsan, et contribueront, si Dieu le veut, à faire apparaître que, contrairement à ce qu’une actuelle tendance, en Europe occidentale, voudrait faire accroire, la “pensée” traditionnelle revivifiée par René Guénon, ne s’oppose en rien à la véritable tradition chrétienne, mais que, bien au contraire, celle-là pourrait, fort opportunément, éclairer celle-ci (dans l’aire occidentale) sur ce qu’elle a manqué de conserver au cours de son “évolution”.

En conclusion, tout ceci démontre bien, nous semble-t-il, à qui connaît, en profondeur le message de René Guénon, à quel point ce dernier est tout à fait conforme à la tradition “orientale” du Christianisme !

(Paru, en roumain ; « Meritul lui René Guénon si Orientul Ortodox » in Oriens, Studii traditionale, Niome si Rostiri René Guénon, Edition Aion, 2006.)

[1] Nikos Vardhikas, Le Graal roman, 1997, Jean Curutchet / Editions Harriet…

[2] Par exemple le grec dit littéralement “triade” pour Trinité … ce qui ne devait pas manquer de constituer un attrait particulier pour les premiers théologiens et mystiques de l’Eglise d’Irlande

[3] La théorie des deux Glaives et la conception même d’un saint Empire, sont étrangers aux doctrines traditionnelles des Celtes. La conception celtique de l’Autorité spirituelle et du Pouvoir temporel fut bien plus proche de celle de l’Empire Byzantin et de la symphonie des Pouvoirs. Les traditions romaines et germaniques, dominées par une spiritualité à forte connotation kshatriya, ont imposées leurs perspectives dans les domaines spirituels et temporels. Elles ont forgés l’Occident !

[4] En Ecosse, par ailleurs, pays aux origines celtiques …

[5] Si le Pape, possède bien les attributs de Janus, dieu des initiations, pourquoi donc celles-ci devraient avoir besoin de s’organiser hors de l’Eglise, cherchant une arche autre que l’Arche ? Les évêques Orthodoxes, choisis parmi les moines, ont conservés sur leurs bâtons pastoraux le Caducée … symbole « hermétique » et, donc, ésotérique s’il en est …

[6] « Nous dirons, en précisant, que si un mystère n’est pas un secret, cela est particulièrement vrai du mystère chrétien, continuant la condition même du Dieu Incarné, à la fois offert dans sa plénitude à chacun, et invisible pour ceux qui ne le voient pas. On est, essentiellement dans un autre univers que celui de la doctrine ésotérique protégeant, par une initiation secrète, sa “vérité universelle” contre les psychiques et les hyliques. La distinction, elle-même extérieure, entre ésotérique et exotérique, est dépourvue de sens ici, car il ne s’agit plus d’une continuation cachée et niant le temps d’un passé sacré, mais d’une continuation de Présence, à chaque instant créatrice et vivifiante, – on dirait d’une contemporanéité de l’Esprit. ». Monseigneur André Scrima, cité in « Etudes et documents d’Hésychasme », Michel Valsan, Etudes Traditionnelles.

by Thierry Jolif

Un lieu où souffle l’esprit

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Passionné de vin et d’art moderne, Philippe Austruy a repris en 2001 cet ancien domaine des Templiers. Et en a fait un musée à ciel ouvert habité par la vigne.

S’il est vraiment des lieux où souffle l’esprit, Peyrassol en est comme une capitale. Car l’histoire de ce vaste domaine installé sur des centaines d’hectares entre Flassans-sur-Issole et Le Luc-en-Provence sonne comme une succession d’exceptions. Commanderie de templiers dès le début du XIIe siècle (on y produisait déjà du vin), puis propriété de l’ordre souverain de Malte jusqu’à la Révolution, il passa alors dans les mains de la famille Rigord, qui ne devait s’en séparer qu’en 2001. Au profit d’un entrepreneur littéralement fou de vins… et d’art moderne. Mais si Philippe Austruy a passé sa vie à se donner les moyens d’assouvir ses deux passions, son appartement parisien aux murs couverts de toiles originales n’y suffisait plus.

L’opportunité d’acquérir la commanderie de Peyrassol fut donc pour lui une aubaine. En quelques jours, un vent nouveau souffla sur le domaine, réveillant les pierres et la terre de leur léthargie séculaire : pelleteuses, bulldozers et grues de chantier pour creuser, ériger ou déplacer, artisans et artistes pour restaurer et réhabiliter là une salle des gardes, ici une chapelle, rien ne fut refusé à la renaissance du domaine, tant pour les bâtiments que pour la qualité des vins. Simultanément, la vieille commanderie se transforma en un espace d’exposition gigantesque. César, Arman, Adami, Matta, Venet, Uematsu, Tosello, Lalanne et quelques autres encore ont ainsi installé leurs oeuvres, qui au coin d’un bois, qui entre deux parcelles. Et cet été, le plasticien Jean-Pierre Raynaud réalise une terrasse entièrement originale pour l’un des quatre « cabanons » de pierre, sans doute aussi anciens que le domaine, qui, restaurés et aménagés, seront bientôt proposés comme chambres d’hôtes.

Les deux passions de Philippe Austruy ont évidemment un lien commun : l’amour de l’art. C’est ainsi en effet qu’il aborde aussi le vin. Pas question évidemment de renoncer aux avancées de l’oenologie et de la technologie mais, de la taille hivernale jusqu’à la mise en bouteilles en passant par la vendange (manuelle, évidemment), la vinification, et l’élevage (en barriques pour les cuvées du château, en cuves pour celles de la commanderie), on souligne d’abord ici le geste de l’homme et son savoir-faire ancestral. Ainsi, déjà réputés, les vins du domaine ont encore fait d’indéniables progrès. Dans les trois couleurs, bien sûr : pas question pour l’artiste de se priver d’une seule partie de la palette !

in Lefigaro.fr

UN PETIT TOUR ENTRE LES TOURS

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La Rochelle est riche de son passé. Petit inventaire de ses trésors d’Histoire.

Il existe mille façons de découvrir La Rochelle. Se laisser aller entre le port et les ruelles de la vieille ville, entre les tours et les venelles, suivre les indications d’un guide touristique ou bien encore se perdre au hasard, en faisant confiance à sa bonne fortune, à son instinct. Il est aussi une autre manière d’envisager la ville, sous un abord plus insolite, qui mêle la grande Histoire à la vie quotidienne, l’épopée à la douceur des jours. C’est celle que nous avons choisie de suivre, pas à pas, traversant les siècles comme on le ferait des boulevards, des avenues, obéissant presque à la formule de Paul Morand : « Un continent par jour, voilà notre foulée. »

Les tours. Tout commence, évidemment, au pied des célèbres tours. Ou plutôt, au sommet et sur la coursive de l’une d’entre elles, la tour de la Chaîne, qui permet d’embrasser une vue panoramique sur le port tout entier. Bâties entre le XIIe et le XVe siècle en pierre calcaire de Crazannes, qui arrivait en radeau jusqu’au port, elles témoignent encore à la fois de la richesse de la ville qu’il fallait protéger et de son esprit d’aventure qui la portait vers le grand large et les lointaines découvertes. La tour de la Lanterne, dite des Quatre Sergents, a notre faveur. Non parce qu’elle fut vite dévolue à l’emprisonnement des corsaires, mais parce que sa vocation première était d’éclairer l’entrée du port à l’aide d’une bougie placée dans une lanterne, d’où son nom d’origine. On l’aime aussi beaucoup pour les graffitis tracés là par les prisonniers, messages ou dessins, histoires vivantes. A l’instar de la flamme, repère dans la nuit…

Dragon. On quitte le port avec en tête l’image des transporteurs, des négociants, des dockers qui firent sa fortune, les odeurs d’épices et de sueur, le retour des îles, le regard éperdu des esclaves aussi… On se rappelle qu’à l’origine les Rochelais sont négociants, armateurs, mais pas marins. Ce sont des Bretons qui tenaient la barre des navires.

Un peu plus loin, le cinéma Dragon raconte une histoire particulière. Dans les années 1750, un jeune boulanger s’installe à La Rochelle. Il rencontre rapidement une jeune veuve de 24 ans, qui vit seule avec sa fille. Ils se marient, une seconde fille naît très vite. Une épidémie viendra fracasser leur bonheur. Les deux enfants meurent. L’homme ne supporte plus La Rochelle, ils partent s’installer à Saint-Domingue, où ils achètent une plantation de café, qu’ils exploitent pendant plus de vingt-cinq ans avant de revenir, riches, pour acquérir cette maison et vivre de leurs rentes.

Peseur d’or. Le 36 quai Duperré ouvre sur la cour intérieure d’un peseur d’or. Car La Rochelle abrita longtemps, avant le règne d’Henri IV, un atelier monétaire. Aujourd’hui encore, on trouve ici un lieu magique, dirigé par Alain Bailly et consacré à la numismatique. Des collectionneurs du monde entier s’y pressent.

Hôtels particuliers. A la sortie du passage Duperré, les différentes modénatures des façades sont une leçon d’Histoire à elles seules. Trois périodes s’y côtoient. Médiévale, d’abord, avec des maisons à colombages, structures de bois, toits d’ardoise et pignons perpendiculaires à la rue. Puis, le style Renaissance s’impose, rue du Temple, avec ses pierres sculptées et décorées, ses toitures de tuiles. Enfin, le XVIIIe occupe l’espace avec ses hôtels particuliers, symboles de pouvoir et de prospérité des négociants. Tout cela est intact, vivant, car La Rochelle eut la chance de ne pas être bombardée pendant la dernière guerre. On s’arrêtera devant les boutiquiers de la rue Chaudrier, puis près de la grande horloge qui la borne.

Cour des Templiers. Un peu plus loin nous empruntons le passage de la Commanderie, qui mène à la cour des Templiers… Entre 1150 et 1300, alors que le port n’existe pas encore, les Templiers s’installent à La Rochelle. Organisation multinationale et secrète, elle apporte de la richesse à la ville en organisant la production de céréales et de viande. Car c’est d’ici que les Templiers envoient le blé et la viande séchée afin d’approvisionner les croisades. Une porte murée surplombée de la croix templière témoigne encore de leur présence.

Projet de fortification. En suivant à main droite la rue des Templiers, on découvre avec bonheur, au numéro 6, l’antre de M. Reynaud. La rumeur des âges. Pas d’inscription au fronton, nulle indication, M. Reynaud est un homme discret… Editeur de livres d’art au papier magnifique et à l’impression somptueuse, il s’attache aussi à rendre lisibles de très anciennes cartes maritimes ou de la région. Il montre le projet de fortification en étoile destiné à La Rochelle par Farry, lieutenant de Vauban. La réponse de celui-ci est restée célèbre, d’un laconisme brutal : « Trop tard, trop cher, trop grand. »

Librairie. A droite encore s’ouvre la rue Dupaty. Au numéro 7, une fabuleuse librairie éponyme recèle de vrais trésors, dont un Dans l’intimité de Pierre Loti (1903-1923), par un certain Gaston Mauberger… Y sera-t-il encore longtemps ?

Gargouilles. L’hôtel de ville nous attend, qu’il faut longer par la gauche, rue des Merciers, dont l’entrée est marquée par une magnifique façade Renaissance. Plus loin, au numéro 17, quelques gargouilles montent la garde contre le ciel.

Chaussures. Une rencontre surprenante, émouvante, nous attend un peu plus loin, au 36 bis de la même artère. Les Chaussures Denis. Non, ne partez pas ! Ce n’est pas une plaisanterie. Pénétrer dans le magasin de M. Denis, c’est changer de monde et d’époque, et cela fait du bien, vraiment. La maison fut fondée en 1860, la quatrième génération perpétue la tradition. Sabots, charentaises, galoches, mais aussi espadrilles de Mauléon, M. Denis, frêle et d’une mise impeccable, travaille sans caisse enregistreuse. Lorsqu’un nouveau client arrive, il prévient l’une de ses vendeuses à l’aide d’une sonnette discrète, et voilà la jeune fille qui sort de l’arrière-boutique. A l’ancienne…

Nouveau monde. Il est temps de prendre sur la gauche la rue Fleuriau pour rejoindre le musée du Nouveau Monde. Il évoque les heures sombres du grand commerce maritime rochelais et la vie tragique des esclaves au sein des plantations… On s’arrêtera longtemps dans le salon de l’Esclavage. Ses cartes, ses objets d’un monde perdu… On trouvera également de sublimes portraits d’Indiens par Edward S. Curtis…

Bunker caché. Enfin, sur le chemin du retour au port, dernière station rue des Dames. Cette ultime visite ne peut se faire qu’en groupe et accompagnés d’un guide, l’été *. Mais elle vaut le déplacement. Elle permet de pénétrer dans un bunker caché. Deux cent cinquante mètres carrés qui furent le repaire de l’état-major de la Kriegsmarine… Jean-Luc Labour, ancien directeur de l’office de tourisme de La Rochelle, en a fait un musée de la Seconde Guerre mondiale qui mêle vestiges nazis, propagande vichyste et résistance gaulliste. Une véritable leçon d’Histoire, de l’horreur à l’espoir.

in Lefigaro.fr

Le retour en grâce des Templiers

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La nouvelle de la publication d’un nouveau document relatif au procès des Templiers met tous les médias en émoi. Le scoop serait le suivant : en août 1308, le pape Clément V avait absous de leurs crimes cinq dignitaires de cet ordre. Parmi eux, le grand maître Jacques de Molay, qui finit sur le bûcher six ans plus tard (1314). L’Ordre du Temple, fondé au début du XIIe siècle à Jérusalem, avait pour vocation de protéger les pèlerins et de défendre les Etats latins de Terre sainte. Deux siècles plus tard, il avait la réputation de s’être excessivement enrichi (d’où le mythe de leur «trésor»), alors que sa mission se justifiait moins depuis la fin de la reconquête de la Terre sainte par les musulmans en 1291. Controverses et légendes nouées depuis sept siècles autour de l’Ordre du Temple ne sont sans doute pas étrangères au battage médiatique annoncé autour de cette «révélation».

L’un des derniers avatars des Templiers se trouve dans le Da Vinci Code de Dan Brown. Selon ce roman, Clément V aurait lui-même ordonné l’arrestation de ces chevaliers du Christ, en 1307, et le roi de France, Philippe le Bel, n’aurait été qu’un complice dans cette affaire. La réalité est tout autre. Le 25 octobre, l’Archivio Segreto Vaticano (1) et la maison d’édition Scrinium (2) présenteront «en avant-première mondiale», selon le communiqué de presse, la publication en fac-similé de l’ensemble des documents relatifs au procès des Templiers sous le titre Processus contra Templarios, (Le Procès contre les Templiers), 799 exemplaires (300 pages) seront mis en vente au prix de 5800 euros, le 800e étant destiné au pape Benoît XVI. Au cœur de cette publication, le parchemin de Chinon, un document (3) dont on connaissait l’existence par des copies ou des extraits.

Repentance. Il a été retrouvé en 2001, dans les archives vaticanes, par Barbara Frale, docteur de l’université de Venise et attachée à la prestigieuse Ecole vaticane de paléographie, diplomatique et archivistique. Il s’agit de l’original du procès-verbal des interrogatoires conduits en août 1308 par trois cardinaux, délégués par le pape à Chinon, au diocèse de Tours, dans la première phase du procès des Templiers. Les cinq chefs de l’ordre confirment leurs aveux, recueillis à l’automne 1307 sous la torture, par les agents du roi Philippe IV le Bel : ils ont renié le Christ «en parole» mais pas «de cœur» et ils ont craché sur le crucifix mais «à côté» ; ils nient avoir pratiqué la sodomie. Ayant fait acte de repentance, les cardinaux les absolvent, les réconcilient avec l’Eglise au nom du pape Clément, comme il était parfaitement normal alors. Barbara Frale a publié un livre en 2003 (Il Papato e il processo dei Templari. L’inedita assoluzione di Chinon alla luce della diplomatica pontificia, Rome, Viella, 2003) et un article en 2004 (Journal of Medieval Studies, vol. 30, juin 2004, pp. 109-134), de sorte que la communauté scientifique est bien au courant de sa découverte, depuis plusieurs années.

Absolution. «Ce document est important car les historiens ont toujours le souci de retrouver les originaux», souligne Alain Demurger, le spécialiste français des Templiers. Ce texte confirme la stratégie de défense adoptée par les Templiers : reconnaître leurs erreurs et ainsi sauver leur peau, grâce à une absolution ! Mais, selon lui, il ne modifie pas en profondeur l’analyse d’ensemble de l’affaire, qui se résume à quatre phases. En 1307, le roi de France prend l’initiative de faire arrêter et interroger les Templiers en raison de leur «mauvaise réputation». Il s’agit alors de faire pression sur le pape pour une tout autre affaire : ouvrir un procès posthume, destiné à prouver l’hérésie de son prédécesseur le pape Boniface VIII, coupable aux yeux du roi d’avoir voulu affirmer ses prérogatives à l’intérieur du royaume de France. Face à cette attaque, le pape reprend la main en 1308, en ouvrant une double procédure d’enquête : sur les Templiers et sur leur ordre. Le concile de Vienne, en 1311, ne conclut pas à l’hérésie des Templiers mais l’état de déliquescence de l’Ordre du Temple aboutit à sa suppression, sans jugement ni condamnation.

Dans ces circonstances, les Templiers qui ont reconnu leurs erreurs et fait repentance, dont Jacques de Molay, auraient dû être libérés et auraient pu terminer leurs jours paisiblement. Mais ils espéraient encore pouvoir s’expliquer devant le pape. Trois cardinaux sont envoyés à Paris en mars 1314 qui, après audition, les condamnent à la prison à vie. Face à cette sentence, deux d’entre eux, Jacques de Molay et Geoffroy de Charney, reviennent alors sur leurs aveux et nient tout en bloc : ils sont considérés comme relapses et le roi les envoie au bûcher.

La transcription du parchemin de Chinon est disponible depuis six ans déjà, ce n’est donc pas vraiment un scoop pour le landernau des médiévistes. Reste la capacité d’une institution vénérable, l’Eglise catholique, – en l’occurrence très cathodique – à répondre aux attaques les plus fantaisistes, et en l’espèce les plus injustifiées, en utilisant les médias, à la manière de ses détracteurs. L’opération de communication autour de la publication de ce précieux ouvrage en est un parfait exemple.

(1) http://asv.vatican.va

(2) http://www.scinium.org)

(3) Archivio Segreto Vaticano, Archivium Arcis, Armarium D. 217, parchemin mm 685 x 575.

Isabelle Heullant-Donat université de Reims – Champagne Ardenne